Dans un entretien exclusif accordé à Libération ce 2 avril 2024, Isabelle Giami, ancienne collaboratrice de Manu Lévy dans l’émission phare « Manu dans le 6/10 » sur NRJ, révèle les dessous d’une collaboration tumultueuse qui a duré cinq ans. Aujourd’hui animatrice à M Radio, Isabelle ne garde pas un bon souvenir de cette période, marquée par ce qu’elle décrit comme un « harcèlement moral » incessant de la part de l’animateur star.
Accusé de se comporter en « patron tyrannique », Manu Lévy fait face à des allégations graves, formulées non seulement par Isabelle Giami mais également par d’autres anciens collaborateurs. Ces témoignages dépeignent un environnement de travail toxique, où les « tacles incessants », « les séances de prise de tête et de larmes » en réunion, ainsi que les « intimidations » étaient monnaie courante.
Isabelle se remémore le « dénigrement permanent » auquel elle était confrontée quotidiennement, décrivant une atmosphère lourde, où chaque jour apportait son lot de remarques dévalorisantes. « Il me disait souvent ‘tu fais conne à l’antenne’, et ça infuse, lentement », confie-t-elle, ajoutant que ces attaques répétées ont eu un impact profond sur son bien-être et sa confiance en elle.
Les accusations ne s’arrêtent pas là. Isabelle Giami évoque également les commentaires sexistes et déplacés auxquels elle a dû faire face, illustrant la gravité de la situation par des propos choquants attribués à Manu Lévy. Des remarques sur son physique, son âge, et des insinuations grossières ont été consignées et transmises à Libération, exposant une facette sombre de l’ambiance qui régnait au sein de l’équipe de « Manu dans le 6/10 ».
Isabelle Giami souligne également le manque de soutien et la difficulté à changer de dynamique au sein de l’équipe, exacerbés par des gestes comme couper le micro des collaborateurs ou ignorer leurs contributions pendant les émissions. Ces pratiques, selon elle, ont non seulement renforcé le sentiment d’isolement mais ont aussi empêché toute forme de dialogue ou de remédiation.
Ce témoignage vient s’ajouter à une série de révélations troublantes concernant les pratiques managériales et le comportement de certains poids lourds de l’industrie radiophonique. Il interpelle sur la nécessité d’une réflexion plus large quant au bien-être des collaborateurs dans les médias, et sur les mécanismes de protection et de soutien à mettre en place pour prévenir et adresser le harcèlement moral et sexuel au travail.