Le 20 avril, jour du 44e anniversaire du Printemps berbère, Ferhat Mehenni, un militant amazigh exilé, a déclaré que son Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie proclamera l’indépendance de la Kabylie devant le siège de l’ONU.
Le 20 avril à 18h57, à partir de New York, quarante-quatre ans après le Printemps berbère, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) va « annoncer la renaissance de l’État kabyle ». Selon Ferhat Mehenni, un homme de 73 ans, président-fondateur du MAK et du gouvernement provisoire kabyle, l’Anavad, il a annoncé cela.
Le dimanche 17 mars dernier, Mehenni a annoncé la date de l’événement lors de son allocution hebdomadaire, affirmant que « le MAK et l’Anavad sont responsables de la Kabylie, que ce soit envers les prisonniers ou les condamnés à mort ou envers l’histoire ». De cette façon, nous avons pris la décision de faire deux pas de géant cette année et l’année prochaine pour atteindre notre liberté et notre redressement national.
Au siège de l’ONU, à New York, lors de la 23ème session de l’instance permanente des Nations unies sur les questions autochtones, Ferhat Mehenni, président du Gouvernement provisoire kabyle (Anavad) et du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), a souligné l’importance d’intégrer la cause kabyle dans le processus de décolonisation des Nations unies, rappelant dans le même ordre d’idée que l’indépendance de la Kabylie sera proclamée officiellement ce samedi 20 avril depuis le territoire américain.
Je suggère qu’un comité d’experts soit établi au sein de l’ONU et soit intégré de manière automatique à la quatrième commission chargée de la décolonisation. Selon lui, il sera responsable de recevoir, examiner et éventuellement défendre les demandes des peuples autochtones de faire inscrire leur territoire sur la liste des peuples à décoloniser, comme le réclame pacifiquement la Kabylie, pour elle-même par la voix du mouvement pour l’autodétermination, le MAK, ainsi que de l’Anavad, son gouvernement provisoire kabyle en exil.
Et d’ajouter : «Nous vous convions à venir ce samedi 20 avril 2024 à la cérémonie de proclamation de la renaissance de l’État kabyle qui se tiendra devant le siège de l’ONU».
Dans sa parole lors de cette réunion portant sur « Le renforcement du droit des peuples autochtones à l’autodétermination », Ferhat Mehenni a mis en évidence l’importance de cette intervention alors que la co-présidente de notre ONG, le Congrès mondial amazigh, est en prison pour sa détermination à promouvoir et défendre les droits des peuples en général à l’autodétermination, et du peuple kabyle en particulier. Il souligne, en ce sens, que «plus de 500 jeunes Kabyles sont incarcérés à l’instar d’elle pour leur engagement pacifique en faveur de la liberté».
«L’Algérie sanctionne le droit de la Kabylie à son autodétermination, tandis qu’elle en fait la promotion par voie terroriste ailleurs», a-t-il déclaré.
Le 20 avril prochain, lancez immédiatement les comptes à rebours sur vos montres. « Le 20 avril à 18h57, c’est-à-dire 1857 (en référence à la bataille d’Icheriden qui s’est déroulée le 24 juin 1857 en Kabylie, NDLR), nous annoncerons solennellement et publiquement la renaissance de l’État kabyle en accord avec les recommandations du Conseil économique, social et environnemental de la Kabylie et du Parlement kabyle qui ont été tous les deux dûment consultés », avait-il déclaré.
Le lieu même de cette proclamation est tout aussi symbolique : New York est le siège des Nations unies, et le rêve de voir le drapeau de la Kabylie flotter sur le parvis du siège de l’institution est étroitement lié au choix de la ville américaine.
Je convie déjà tous les Kabyles présents en Amérique du Nord à participer à l’événement. «Cette situation est si historique qu’elle se produit une seule fois dans la vie d’un peuple tel que le peuple kabyle», a-t-il continué avec le même ton serein et monocorde.
Le président du MAK, en utilisant des références historiques, a été très critique envers le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui a déclaré qu’il ne serait jamais président en Kabylie ou de la Kabylie. La Kabylie souhaite avoir son propre président, son propre parlement, sa propre autorité et sa propre souveraineté sur elle-même. Il a insisté sur le fait qu’elle n’a pas besoin de l’Algérie.
Selon Mehenni, la Kabylie se trouve déjà symboliquement en dehors de l’Algérie. Elle a écarté les élections présidentielles de 2019. Par conséquent, le président algérien ne préside pas la Kabylie. Le premier novembre 2022, la révision constitutionnelle a été boycottée, ce qui signifie que la constitution algérienne ne concerne pas le peuple kabyle et la Kabylie, qui a également boycotté les législatives du 12 juin 2021. L’Assemblée nationale et les lois algériennes ne sont donc pas applicables en Kabylie et ne sont pas reconnues par le peuple kabyle. La Kabylie avait déjà effectué son évacuation d’Algérie.
Dans le même esprit, Ferhat Mehenni a souhaité réaffirmer, au nom de tous les Kabyles, la gratitude de la Kabyle envers le Maroc. « Nous sommes conscients que le Maroc ressent de la sympathie envers la Kabylie, vers laquelle il a fait un pas en 2015 et, depuis lors, ce pas n’a pas évolué. » La Kabylie exprime sa gratitude envers le Maroc et sa Majesté le roi Mohammed VI pour avoir accompli ce geste et de l’avoir répété à plusieurs reprises. La Kabylie, de son côté, souhaite approfondir l’amitié kabylo-marocaine. La Kabylie fera toujours preuve de respect envers ceux qui lui ont apporté leur soutien et ne sera jamais méprisante envers le royaume frère du Maroc… »
